jeudi 15 septembre 2011

Article n°2 sur les écoles de langue à Accra: Ghana Telecom University College

Bonsoir,

Cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas écrit sur le blog, peut être par manque d'inspiration ou de temps, peut être par paresse, je ne sais pas vraiment, mais voici le deuxième article sur les instituts de langue au Ghana.

GHANA TELECOM UNIVERSITY COLLEGE est une référence en matière d'enseignement supérieur et depuis quelques temps, l'université propose des cours d'anglais et de préparation  aux concours tels que TOEFL, SAT, DELF,  DALF, GMAT, GRE.

L'université est située à Tessano sur la voie principale, en allant à Abeka Jonction à Accra. Pour s'inscrire il faut payer un fiche d'inscription à 10GH ¢ (environ 3200FCFA) au Centre de Langue, GTUC, au Campus du quartier d'Abeka. S'acquiter ensuite des frais de cours:

3 Mois    = GH ¢ 420 (environ 134.400FCFA)    
6 Mois    = GH ¢ 550 (environ  176.000FCFA)
12 Mois  = GH ¢ 900 (environ 288.000FCFA)

Et enfin commencer les cours. Comme matières les étudiants font de la grammaire, des cours de compréhension orale, de prononciation et  de compréhension écrite.

L'université propose des facilités de logements, des campus sont à la disposition des étudiants. Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion de les visiter et de prendre les prix.
Si vous voulez plus d'informations contactez le coordinateur du Centre de langue, Ghana Telecom University College, E-mail: lcentre@gtuc.edu.gh

En espérant avoir donné des infos utiles, je souhaite une bonne nuit plein de beaux rêves. 
Sephora Titiro

samedi 30 juillet 2011

Article n° 2 sur les écoles de langue à Acrra: Accent Language Institute

Toutes les institutions dont nous parlerons dans les prochains articles sont situées à Accra, capitale du Ghana, dans l'ouest de l'Afrique.

Situé dans le quartier de East Legon, en utilisant la route qui va à Adjinganor, Accent Language est un institut de langue qui séduit par la propreté qui règne dans la cour , dans la salle de réception et par la chaleur de ses employés. On s'y sent chez soi, dès qu'on y met les pieds. On constate en visitant les différentes pièces que l'institut fait attention au bien-être de ses étudiants: toilettes extérieures et intérieures très propres, salles de classe présentables et bien équipées (télévision, lecteur DVD, air conditionné,...). 
Le programme n'est pas mal non plus, on y apprend comment lire et écrire correctement en anglais, comment parler en anglais pour bien se faire comprendre et comment écouter pour comprendre, et on apprend comment réagir efficacement dans une situation de communication donnée (dans un hôtel, lors d'un voyage...). Tout ce programme est divisée en matières: LOP, Reading Comprehension, Writing skills, Literature et Grammar. L'admission dans un niveau ou dans un autre se fait sur la base d'un test qui est proposé à l'étudiant, après les résultats on décide de l'envoyer en Beginner, Pre-intermediate, Intermediate ou Advanced (c'est le nom des niveaux oh, pardon pour celui qui comprend pas anglais). Une autre particularité du programme ce sont les profs, ils sont en général jeunes, qualifiés, accessibles, aux petits soins des étudiants (et puis séduisants aussi).

Ce qui est attrayant en outre c'est la qualité des livres, ce sont des livres édités à OXFORD, qui sont bien détaillés et qui permettent une progression rapide, le matériel didactique comme le dictionnaire et le disque d'apprentissage des verbes irréguliers est offert. Une salle internet est aussi à la disposition des étudiants, ils peuvent l'utiliser aussi pour écouter des CD de prononciation.

A côté de cela, la cuisine du restaurant est assez acceptable, on peut manger comme à la maison avec un menu varié. La nourriture est prête à temps en général.
Les dortoirs sont confortables, équipés de ventilateurs ou de climatiseurs au choix. Les douches sont pratiques et propres surtout. C'est la 3ème fois au moins que je parle de propreté, alors il faut que je précise que le ménage est assuré par quelqu'un de l'institut, comme à l'hôtel les étudiants n'ont qu'à dormir et se lever, Accent Language s'occupe de tout.

Passons à présent au prix, j'ai voulu comparer le rapport qualité- prix, mais bon je vous donne les coûts tout simplement:
- Inscription, cours et livres (2 mois)                    668GHcedis (environ 208.000FCFA)
- Hébergement/ chambre ventilée (1mois)             212GHcedis (environ 63.000FCFA)
- Repas (1 mois)                                                 320GHcedis (environ 90.000FCFA)
- Excursions, activités culturelles (3 mois)            120GHcedis (environ 38.000FCFA)

Ne jamais oublier de multiplier les tarifs que j'ai donné par le nombre de mois qu'on souhaite passer à Accent Language. 

Maintenant comme il n'y a rien qui est parfait sur cette terre, je vais vous dire ce qui éventuellement peut pousser quelqu'un à ne pas venir à Accent Language:
- Il y a des écoles qui proposent le même programme, qui ont des auberges mais qui sont moins chères.
- L'école n'a pas de Laboratoire de langues (ou studio)
- Si tu veux suivre leur programme, tu es obligé de faire jusqu'à 12 mois presque pour arriver au niveau Advanced et passer éventuellement des examens.
- Il y a des heures pour manger au restaurant et quand tu rates une heure, c'est toute une affaire pour réussir à se faire servir. 
- A part dans les salles de classe et avec les profs, les étudiants ne sont pas vraiment obligés de parler anglais, donc quelqu'un peut faire 1 mois à Accent Language et ne pas être capable de faire une phrase correcte dans une situation de communication naturelle (à la cuisine, dans les chambres...)
J'espère avoir fait le tour, formation, restauration, hébergement. RDV dans un autre article pour découvrir une nouvelle école.
Stay blessed.




Etudier l'anglais au Ghana

Il y a deux mois lorsque je tapai pour la premiere fois "étudier l'anglais au Ghana", ma surprise fut grande. Des milliers de personnes à travers le monde entier tapait la même recherche que moi. Paradoxalement les réponses étaient plus rares, la demande dépassait l'offre. J'ai eu quelques infos qui m'ont été d'une grande utilité, mais a la fin, j'ai du me rendre à Accra moi-même pour trouver véritablement une bonne école  avec le meilleur rapport qualite-prix.
J'ai perdu du temps, de l'energie et de l'argent en faisant les recherches dans cette gigantesque capitale Accra. Pour votre plus grande satisfaction, je publie une série d'articles sur les resultats de mes recherches qui serviront j'en suis sure à d'autres que moi. Les informations concernent essentiellement des instituts où on peut suivre des cours sur une durée de 1 à 12 mois selon le besoin. Mais à côté de ces instituts il y a aussi quelques universités qui proposent des cours d'anglais.
Merci de faire partie du voyage, c'est parti. 

vendredi 29 juillet 2011

Micronouvelle

Il y a quelques minutes, un article sur la micronouvelle et la nanolittérature a attiré mon attention sur un site que je visite tous les jours. Voici donc une micro-nouvelle de 100 mots environ que vous propose, j’attends les commentaires. Vous voulez en savoir  www.yehnidjidji.blogspot.com

La causerie
Je l’écoutais distraitement, parler de… je ne sais plus de quoi, ni de qui. Les seuls mots que je saisis : amour, petit ami, mari, pfff. Comme si je ne les avais jamais entendus auparavant. Mais il avait raison, peut-être est-ce la première fois que j’en entends parler. Est-ce que je connaissais réellement ces mots ou leur sens, je ne sais plus moi-même. Peut-être que j’ai su un jour ce que un amour ou un mari veut dire, c’est possible.  Ah, je l’écoutais, il a peut-être fini de me parler, au moins j’ai pu enregistrer le dernier mot : séparation.

Nouvelle: Tu n'es pas le père de mon enfant

Cher Salomon,
Depuis hier tu sais que je suis enceinte. Tu as dansé de joie, tu m’as couvert de baisers et surtout tu m’as fait l’amour comme à une reine. Dans ton entreprise tout le monde sait que je suis enceinte, je le sais parce que ta secrétaire m’a félicitée dans la journée quand j’ai appelé pour te parler. Mais pendant que tu ouvres cette lettre, tu te rends que compte mes affaires ne sont plus dans la chambre et que je suis partie. Alors tu vas te demander pourquoi ? C’est normal, tout allait si bien, dans 7 mois, on allait être les parents les plus heureux du monde avec ce bébé que tu appelles déjà mon trésor. Pourquoi je m’en vais donc, alors que ce matin, je t’ai dit au revoir avec un doux baiser, tu étais tellement heureux. J’ai décidé donc de t’écrire et de tout t’expliquer.  Je te quitte alors que tu n’as rien vu venir, parce que je suis une bonne élève, j’ai appris de toi, j’ai tout appris avec toi. Tu devrais être fier. Le jour où le docteur  Kpuikpui m’a dit que j’étais enceinte, j’étais tellement heureuse. Tu t’imagines bien que ces dix ans de vie commune durant lesquelles je n’ai pas pu te donner un enfant ou même une fausse couche, ont été dures pour moi, alors quand il m’a dit que j’étais enceinte, je me suis presqu’évanouie dans son cabinet.
J’ai toujours pensé que j’étais stérile, je me disais que c’était prévisible. Comme tu le sais j’ai fait deux avortements et j’ai été opérée deux fois à cause de myomes dans l’utérus, j’étais donc sûre que j’étais stérile. Comme je voulais savoir vraiment pourquoi je ne te faisais pas d’enfants, nous sommes donc allés consulter le médecin, le Dr Kpuikpui, ah le Dr Kpuikpui, ton cher et tendre ami, ton médecin de famille, les examens ont révélé que je n’étais pas stérile et que toi non plus tu ne l’étais pas. Le médecin m’a encouragé à être patiente, mais j’étais convaincue que j’étais stérile, peut-être était-ce une malédiction, physiquement je n’avais aucun mal mais peut-être que depuis le ciel on me punissait parce que j’avais tué deux êtres humains. Je pleurais les deux enfants que je n’ai jamais eus tous les jours, je les imaginais en train de me juger et me punir parce que je les avais pas aimés et gardés. Mais tout ça tu le sais puisque tu étais là, tu étais là durant ces nuits blanches. Tu as été un bon mari pour moi, je l’avoue. Tu avais les mots et les actes pour calmer mes craintes et mes peurs.

J’aurais dû deviner que quelque chose ne tournait pas rond le jour où je t’ai annoncé que j’étais enceinte de deux mois, j’aurais dû. Tu avais attendu cette grossesse toute ta vie et tu ne t’ais même pas mis un tout petit peu en colère quand je t’ai annoncé la nouvelle au deuxième mois de grossesse. Avant la joie, tu aurais pu être un peu fâché, un peu triste, je ne sais pas, j’étais sûre que tu aurais aimé aller avec moi faire le test de grossesse. Mais non, tu as juste dansé de joie et on a fait tout ce qu’un couple heureux peut faire ensemble.

Un autre fait bizarre, c’est que depuis que je me suis marié avec toi, je me sens belle chaque jour, même quand je ne m’apprête pas de façon particulière. Je veux dire plutôt que les hommes me trouvaient belle, je ne sais pourquoi. J’ai eu des dragueurs tout au long de nos dix années de mariage et des dragueurs assidus surtout. Je t’en parlais toujours, tu trouvais cela drôle, et rien de plus. Une fois tu es quand même allé jusqu’à me demander si ça m’intéresserait de coucher avec l’un d’entre eux, parce que selon toi, j’avais une façon particulière de le regarder. Bizarre. Il y a eu des grands, des courts, des noirs, des jeunes, des moins jeunes et enfin il y a eu ton frère, Pierre-Elie.
Tout a commencé le 24 Décembre dernier quand tu t’es mis en colère pour une affaire de cuisse de poulet et que tu es allé dormir à l’hôtel. Affaire de cuisse de poulet, vraiment ça n’avait pas de sens, mais tu m’as quand même laissé seule toute la nuit. Et ce scenario a duré toute une année, tu étais absent, désagréable, ah, si tu savais comme je me suis sentie coupable durant tout ce temps. En ce temps-là si Satan m’avait demandé mon âme en échange d’un enfant, je crois que je la lui aurais donnée. Je pensais que tu me trompais, après j’ai su que tu ne pouvais pas me tromper et que tu ne l’avais jamais fait, certainement tu t’éloignais parce que j’étais une femme au ventre sec, une femme porte-malheur. A partir de janvier ton frère a commencé à venir régulièrement à la maison, trop régulièrement même. Il était si attentionné, j’avais l’impression de te retrouver, mais lui il était plus fou et plus drôle. Je me suis beaucoup amusée en sa compagnie. Mais je me demandais comment il faisait pour avoir autant de temps à me consacrer et comment toi tu faisais pour être aussi occupé, puisque vous faîtes le même travail, vous avez les mêmes responsabilités et en temps normal, le même nombre d’heures de travail. Mais lui il était là, toujours là, surtout quand tu n’étais pas là. Et puis il a commencé à me faire des avances, en réalité il était doux, il me faisait sentir que je lui plaisais sans jamais me faire la cour ouvertement. Finalement ses efforts ont payé, on a couché ensemble, exactement le 17 juillet dernier. C’est arrivé, alors que tu étais en mission à Oslo, je me sentais tellement seule sans toi et comme s’il le savait, il m’a proposé ses services. Je ne sais plus si j’ai accepté, mais à la fin j’étais dans notre lit avec lui. Je me suis sentie si malheureuse après cet évènement et j’avais juré de te l’avouer à ton retour d’Oslo. J’étais prête à subir tous les  châtiments de la terre, après tout je le méritais. Et tu es arrivé ce 19 Juillet avec une humeur et un sourire qui m’a fait perdre toute envie de te raconter mon adultère.  Alors je me suis tue, je te retrouvais encore plus amoureux. Au fait le bijou que tu m’as rapporté est magnifique, mes copines étaient jalouses à en mourir à la vue de ces diamants splendides, mais je ne peux pas le garder, tu le trouveras sur ton bureau.  Je me suis donc tue et la vie a continué jusqu’à ce que je ressente des malaises et que j’aille me faire consulter. Dès que le médecin m’a dit que j’étais enceinte, j’ai couru à ton bureau, tu étais en réunion, alors je suis allée me cacher dans la salle d’eau, la secrétaire n’avait pas le droit de te dire que j’étais là. «C’est une surprise » je lui ai dit. Et c’est dans ton bureau, cachée dans la salle d’eau que j’ai appris que tu n’étais pas le père de mon enfant. Pour la deuxième fois de la journée, j’ai failli m’évanouir. Quand tu arrivais dans ton bureau, je t’entendais remercier ton frère pour ce qu’il avait fait pour toi, mais tu étais inquiet, par ce que je ne te parlais pas de malaise ou de grossesse depuis ton retour. Tu avais peur qu’il faille tout recommencer. Pour toi j’étais une bonne femme, une très bonne femme même, mais une femme trop difficile, aucun des hommes avec qui tu avais réussi à me mettre en contact ne m’intéressait. Tu avais tout essayé, mais rien. J’étais désespérément fidèle, comme si c’est ce que tu me demandais, toi tu voulais me donner un gosse et c’est tout. Je ne comprenais plus rien. Pendant dix ans tu avais placé tous ces hommes sur ma route pour que je couche avec l’un d’entre eux et que je tombe enceinte ? Même ton frère était un de tes pions. Avant de tirer des conclusions bizarres, il fallait que je sache. J’ai donc attendu que vous partiez, j’ai failli pousser des racines dans cette salle d’eau, tu sais, 4 heures avant que tu ne te décide à sortir de ton bureau. Je me suis dirigée directement chez notre cher et tendre médecin, je t’avais dit que je lui plaisais bien. Ça n’a donc pas été difficile d’avoir de vrais informations, un visage de chien battu, quelques menaces, un sourire triste, et il m’a tout raconté. Lui, il t’avait donné tous les conseils nécessaires, il t’avait encouragé à me dire la vérité, pour lui j’étais une femme compréhensive, je t’aimais et je pouvais te comprendre. Tu n’as jamais rien voulu savoir. En réalité depuis toujours tu sais que tu es stérile, le premier bilan de santé que ta mère t’as fait faire, lorsque tu avais 13 ans l’a montré. Tu n’allais jamais faire d’enfant. Tu as passé toute ta vie à mentir à celles que tu as rencontrées. A certaines tu as dit que tu n’étais pas prêt pour avoir un enfant, à d’autres que tu n’étais pas assez amoureux pour fonder une famille avec elles, autant de mensonges que tu as développés pour cacher ta stérilité et je suis apparue dans ta vie. Tu m’as aimé tout de suite, c’est Dr KPIKPI qui le dit, et tu ne voulais pas me perdre. Comme tu n’arrivais pas à m’enlever cette histoire d’enfant de la tête, tu t’es imaginé que si tu réussissais à me mettre dans le lit de quelqu’un d’autre, je tomberais enceinte, et on aurait un enfant. Personne ne se douterait de rien, pas même le vrai père de l’enfant. Alors depuis le début tu savais que tu ne serais jamais le père de mon enfant.  Et tu m’as menti pendant dix ans. Finalement je me pose ou plutôt je te pose la question : Qu’est ce qui était vrai dans notre relation ? M’as-tu aimé un jour ? Pourquoi autant de mesquineries pour un enfant ? De toutes les façons tu n’auras pas l’occasion de me répondre, ça c’est sûr. Au moment où tu lis cette lettre, je suis déjà quelque part à des milliers de kilomètres de toi. S’il te plaît, laisse- moi faire une pause, accepte que je te quitte sans faire d’histoires et de scandales, si Dieu le veut, on se verra un jour. Pour l’enfant, ne t’inquiète pas, je saurai m’en occuper.
Je t’ai aimé.

Ta femme adorée, Prunelle.

Nouvelle: L'entretien

C'est un jour comme les autres. Elle déambule dans les rues du plateau, le quartier des affaires comme on dit. Elle est plutôt bien apprêtée, jupe gris foncé, chemise rose quelque chose, et gilet gris foncé. On dirait qu'elle se rend à un entretien, pourtant il n’en est rien, mais à sa démarche on remarque qu'elle maitrise les lieux. Elle se dirige vers l'étalage de journaux, en achète un, on peut à peine lire le titre: business graph... qu'elle a déjà ouvert la page offre d'emploi. Ah on devine tout: elle est jeune diplômée à la recherche d'emploi et vient dans ce quartier tous les jours pour saisir les opportunités. Elle s'assied tranquillement sur un banc public, quelques secondes, une minute, tout à coup son regard s'illumine.  Elle a trouvé le job de ses rêves: Pays Alliés (PA), organisme international, cherche jeune traducteur (rice) bilingue, pas d'expérience requise, bien rémunéré, dernier délai aujourd'hui 14h... Elle est déjà au plateau, habillée pour ce genre d'occasion, avec son dossier complet dans la main. Mais il est 13h50minutes, si elle était un oiseau, elle aurait pu s'envoler vers cet endroit qui était à quelques mètres en tournant à gauche à la première rue, à droite à la deuxième rue, puis tout droit, elle allait y être dans quelques secondes, son cœur bat la chamade. Elle court plus qu'elle ne marche. Ca y est elle est arrivée, tout à coup elle a l'impression que son cœur est en train de tomber et ses rêves avec. Elle croise des filles sortant de l'immeuble, des filles belles, très belles, trop belles. Un groupe de trois est même en train de discuter en anglais de leurs études à Oxford. Elle commence à douter de ses chances d’avoir cet emploi. Elle est la dernière apparemment à venir déposer les dossiers. La dame au comptoir réceptionne le dossier : CV, lettre de motivation, bla bla bla, prend son nom, son numéro. ''Après une première sélection, dix personnes seront contactées pour l'entretien final'' lui dit la dame. ‘‘Excusez moi madame’’, elle ose, ‘‘combien sommes nous a postuler?''. ''vous êtes 1012 postulants, si vous voulez bien m'excuser'' La dame fermait son comptoir et s'éloignait avec une liste et quelques chemises à rabats dans les mains. 1012, elle trouvait le chiffre énorme, mais en même temps elle avait sa chance, alors confiante elle sort de l'immeuble, en souriant. Une semaine après, ils l'appellent, elle est parmi les 10 sélectionnés, c'est la fête à  la maison, tout le monde danse, et prie en même temps.

C'est aujourd'hui le grand jour de l'entretien. Elle arrive à une heure raisonnable, ni trop tôt, ni trop tard. 4 sélectionnés sont déjà là. Elle salue poliment avec un petit sourire. Elle s'assied, inspecte un peu les lieux, sort un livre en anglais, s'il vous plait, dont elle commence la lecture. Les autres arrivent, ils sont dix et l'entretien commence enfin. On appelle le premier, ensuite le deuxième et elle comprend qu'elle passera la dernière, parce qu'il suive l'ordre alphabétique et son nom commence par Y, elle soupire, elle s'imagine que le recruteur sera un peu fatigué et ne pourra pas l'interviewer comme il faut et pire encore. Mais bientôt elle se redresse sur la chaise, bombe un peu la poitrine pour se donner de l'allure et continue la lecture de son livre, elle s'était souvenu que pour obtenir un job il fallait être positive, tout le monde lui avait répété cela, alors pourquoi craindre, elle allait obtenir ce job, elle en était sûre. Deux heures après c'était son tour, enfin elle allait pouvoir prouver qu'elle était faite pour ce poste. C'est un homme à l'âge indéfini, plutôt beau et élégant mais à la mine fatiguée qu'elle trouve. ''Présentez-vous svp?'' Elle se présente, avec une mine sérieuse, mais douce et amicale. Il pose une question, puis une deuxième et une troisième, elle se demande maintenant s'il écoute vraiment les réponses qu'elle donne, soudain il lui fait un large sourire, rapproche sa main et la pose sur la sienne sur la table. ''Vous me faites bonne impression, vous savez, vous convenez à ce poste, et après tous ceux qui sont passés, c'est vous qui convenez le plus, c'est un secret mais je vous le livre quand même. Mais tout va dépendre de vous, de ce que vous êtes prête à faire et à démontrer pour l'avoir''. Ses doigts commence  se balader autour de ses bras, il veut la caresser. Elle les retire et s'excuse, elle n'est pas ce genre de filles, qu'est ce qu'il croit. Et contre toute attente, le monsieur à l'âge indéfini lui lance ''ce sera tout mademoiselle''. Quoi? Comment ça ce sera tout? Ah non, ça ne va pas se passer comme ca? Tout de suite elle se tient debout.

''Ecoutez, Monsieur KISSI'' ; elle avait lu en rentrant le nom sur le chevalet sur le bureau. ''Tout ce que je veux, c'est un job. Je ne demande pas la lune quand même non. J'ai bossé dur pour avoir mon diplôme, les études ont coûté une fortune à mes parents. Entre parenthèses ma mère m'a toujours dit : ‘‘ma fille sois décente, sois une femme correcte’’ et c'est pour cela que je me suis habillée de cette façon, pas sexy, pas trop près du corps, mon tailleur ne vous plait-il pas? Ça ne fait rien, parce que moi je l'aime bien et il m'a coûté une   petite fortune. Alors votre avis sur mes fringues, ça ne m'intéresse pas. Mais revenons à nos moutons svp, j'ai besoin de ce job, pour vivre, m'épanouir et peut-être m'acheter une Cadillac comme celle-ci, alors j'ai besoin de ce job'' En parlant elle avait soulevé et reposé un modèle miniature d'une Cadillac XLR. Avant qu'il ait pu se rendre compte, elle avait posé un genou sur la table et l'avait saisi par le col tout doucement. ''Vous savez ce n'est pas si difficile de vous faire des gâteries et de vous caresser pour obtenir ce poste.'' Elle se redresse rapidement et avec sa plus grande assurance: '' Mais je ne ferai rien, parce que je pense que je mérite ce poste, j'ai le diplôme, la carrure, la détermination, la volonté, la compétence et l'efficacité requis, alors vous devez me le donner. Et je n'ai pas besoin de vous montrer mes fesses pour l'obtenir. Voici ce que je tenais à vous dire, monsieur''. Le monsieur encore sous le choc de cette furie avait pu remarquer qu'elle avait fait tout ce speech dans un anglais parfait, mais il n'en a cure. Il se lève calmement, la toise quelques instants et d'un ton sec presque brûlant, on entend même à des kilomètres de là: ''Miss.... I don't know, first I am not M. KISSI, I'm just using his office today and second GET OUT. '' Elle croyait devenir sourde et ce GET OUT résonnait encore dans ses oreilles, mais elle pouvait toujours parler. Alors dignement elle prend son sac, présente respectueusement ses excuses pour le trouble qu'elle vient de causer et s'empresse de rejoindre la porte. Elle a perdu ce poste, elle le sait, ce poste chéri, le job de ses rêves. Elle n'a pas le courage de chercher d'autres offres d'emploi ou de faire quoi que ce soit d'autre, elle a juste besoin de rentrer à la maison. Elle arrive dans la cour, elle salue à peine, ne répond à aucune des questions qu'on lui pose,  entre dans sa chambre, ferme la porte à double tour et commence à pleurer comme une rivière: chienne de vie de chômeuse, salopards de recruteurs, ce monsieur l'avait mis hors d'elle c'est vrai mais elle aurait pu garder son calme, essayer d'expliquer. En fait ça devait arriver tôt ou tard, tout le monde voulait quelque d’intime avant de donner un job, elle était exaspérée et ce monsieur était la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elle venait de perdre une chance inespérée de travailler dans la plus grande organisation mondiale.
Finalement elle s'endort, c'est la sonnerie du téléphone qui la réveille. ''Allo mademoiselle YAMI?'' demande une voix de femme au bout du fil. ''Oui, c'est bien elle''. ''C'est le bureau des Pays Allies (PA), vous avez réussi le test, passer demain au bureau pour commencer le travail. On vous donnera toutes les informations nécessaires. A demain.'' Elle a à peine pu dire merci, elle n'a plus de voix, ah si, elle vient de crier, crier si fort, que toute la maison accourt, on essaie d'ouvrir la porte, c'est fermé à clé, on tente encore et encore et finalement on force la serrure, elle est là par terre couchée sur le ventre en train de répéter ''je l'ai eu, j'ai eu le poste, je l'ai eu...''.

Fin